Le quotidien francophone Liberté risque de disparaître du paysage médiatique. Son actionnaire majoritaire, Issad Rebrab a décidé de dissoudre la Société algérienne d’édition et de culture (Saec) qui édite le journal, dès le 6 avril prochain.
Selon des sources proches de l’homme d’affaires, la décision de fermeture est liée à « des considérations politiques » puisque malgré les pressions politiques et l’absence de publicité, la société n’est pas déficitaire.
Pour empêcher la fermeture du journal, les employés se sont organisés en collectif. Ils tentent de rencontrer l’homme d’affaires pour tenter de trouver « des alternatives ».
Depuis quelques mois, le patron de Cevital est à nouveau dans le collimateur des autorités. Selon des proches, la raison de ce désamour serait liée à la ligne éditoriale du journal. Très récemment, la publication d’une interview du PDG de Sonatrach a provoqué la mise sous contrôle judiciaire d’un journaliste du quotidien. «Il ne s’agit que d’une interview. Mais une partie du pouvoir pense que c’est Mr Rebrab qui a inspiré cet entretien. Or, ce n’est pas lui qui gère le journal. Ce que les autorités ne veulent pas comprendre », révèle une source du groupe agroalimentaire.
En janvier, Cevital avait annoncé s’être déchargé des activités de Liberté au profit de « professionnels ». Or, dans les faits le journal ne fait pas partie du groupe, Rebrab étant le seul actionnaire de la société éditrice du quotidien. L’été dernier, des fuites faisaient état de la vente du journal à l’ancien directeur, Abrous Outoudert. Mais la transaction n’a pas été concrétisée dans les faits.
Si la fermeture de Liberté devient effective, ce sera la première fois qu’un journal sera fermé pour des raisons politiques.
Crée en 1992 par trois journalistes à savoir Ahmed Fatani, Hacen Ouandjeli et Ali Ouafek, avec Issad Rebrab, Liberté s’est imposé comme l’un des principaux journaux algériens. Avec le temps, l’homme d’affaires s’est emparé de la majorité des actions de l’entreprise. Seul Ahmed Fatani possède encore 1% des parts, les deux autres journalistes ayant vendu leurs actions au patron de Cevital.