Pas plus d’une boîte par personne. Depuis quelques semaines, on signale une rupture de stock de la pilule contraceptive, utilisée par plus de 70% des femme algériennes.

Ces perturbations viennent s’ajouter aux perturbations qui touchent les autres médicaments. Une virée au niveau de quelques pharmacies de la capitale a permis de confirmer les informations reliées sur les réseaux sociaux.

Seuls les pharmaciens disposant d’un stock ancien en assurent la vente, a confié le Dr Nassim, jeune pharmacien à Alger- Centre. Selon lui, la rupture touche trois ou quatre marques qui sont les plus utilisées. «Les responsables du secteur sont appelés à mettre en place des stratégies d’approvisionnement à long terme pour réduire ces ruptures de stock récurrentes qui ont un impact négatif sur le plan social et démographique», a déclaré une autre pharmacienne.

«Depuis quelque temps, un certain nombre de femmes n’ont pas pu avoir accès à certaines marques contraceptives avec des risques de grossesse non désiré puisqu’elles refusent les marques les moins connues», relate notre interlocutrice. Il faut savoir aussi que ce médicament n’est pas utilisé uniquement comme moyen de contraception mais comme un traitement dans certaines maladies hormonales.

Les propos du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officine (SNAPO), le Dr Messaoud Belambri, sont rassurants. Pour lui, le problème sera réglé dans quelques semaines avec la signature des programmes d’importation relancés il y a quelques jours par le ministère de I’Industrie pharmaceutique.

Il a tenu à préciser que ces perturbations ne touchent pas toutes les marques, sauf trois ou quatre des plus utilisées. Le Dr Belambri a fait savoir que toutes les marques vendues en Algérie sont importées. «La production des hormones est un processus technique très pointu qu’on ne maîtrise pas encore en matière de dosage et de conditionnement», a-t-il expliqué. Pour lui, il faut mesurer les conséquences de rupture de tous les médicaments.

Pour ne pas interrompre le traitement, il est important que les pouvoirs publics assurent que l’ensemble des produits et médicaments soient constamment disponibles et de signer à temps les programmes d’importation.

Le président du SNAPO encourage les femmes à prendre d’autres marques le temps que la situation se rétablisse. «Si nous avons une tension sur certaines de ces marques en rupture, c’est parce le dosage convient à une grande catégorie de femmes», explique-t-il. Et d’ajouter que «parfois, le médecin est obligé de passer par plusieurs marques à des dosages différents pour chaque personne.

Malheureusement, certaines femmes qui sont habituées à ces marques ne veulent pas les changer».Et d’indiquer que si cette perturbation dure encore, elles seront obligées de se dépanner avec les produits disponibles en prenant toujours en compte l’avis du médecin traitant.

Pour lui, les pharmaciens sont également appelés à gérer leur stock en faisant en sorte de donner une boîte par personne. «Ça ne sert à rien de faire des stocks d’une année d’autant plus qu’une boîte suffit pour trois mois au minimum», insiste-t-il.

La déontologie ne permet pas aux pharmaciens de tout vendre aux premiers arrivés mais ils doivent rationaliser la gestion de leur stock. Cette recommandation, selon lui, est valable pour les produits sous tension pour ne laisser aucun malade sans traitement. Les pharmaciens et les médecins sont appelés à fournir plus d’effort en matière de sensibilisation et d’information.