Le nouveau tour de vis donné par le ministère du Commerce dans le domaine de l’importation des matières premières et des produits et des marchandises destinés à la revente en l’état, fait des victimes parmi les entreprises.

Dans un communiqué, le 24 avril dernier, le département de Kamel Rezig a informé les opérateurs qu’ils étaient obligés de finaliser les procédures de domiciliation bancaire avant d’entamer toute opération d’importation.

Le département du Commerce rappelle que la domiciliation bancaire pour l’importation de matières premières et de produits destinés à la revente en l’état est conditionnée par la délivrance d’une attestation par l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) et la consultation d’un site internet dédié pour vérifier la disponibilité des produits importés en Algérie.

Cette mesure a mis en difficulté nombre de filières industrielles. Visés aussi par cette mesure, les produits pharmaceutiques et les dispositifs médicaux ont été dispensés de l’obligation de présenter le document exigé par le ministère du Commerce, après une intervention du ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed.

D’autres filières industrielles continuent néanmoins de pâtir de cette situation, notamment l’agro-alimentaire. Dans la zone industrielle de Taharacht à Akbou (Bejaïa), plus de 300 travailleurs de la société Golden Drink, se trouvent en chômage technique après que la direction ait dû fermer pour absence d’un produit entrant dans le cadre de la stérilisation des équipements.

« Une destruction de l’économie nationale »

Joint ce samedi par téléphone, le patron de Golden Drink,Salim Amra a expliqué à TSA que son usine est à l’arrêt depuis 25 jours. Et ce à cause de l’arrêt des activités de l’agent représentant le fabricant allemand du produit en question.

« L’agent en Algérie fait la distribution mais aussi la maintenance et le suivi depuis des années. Depuis le début de l’année en cours, cette société est à l’arrêt après que son activité ait été considérée comme de la revente en l’état », a précisé M. Amra.

« Et pour que nous puissions importer, il faut toute une procédure d’agrément, surtout que c’est un produit très sensible. Il nous faudra un an voire plus pour avoir l’autorisation de l’importer», expose-t-il.

Le patron de Golden Drink qui commercialise les marques Tazej (jus de fruits) et Aqua fine (sodas) déplore la mesure prise par le ministre du Commerce et de la promotion des exportations.

« On (le ministère du commerce), a arrêté l’importation du jour au lendemain et voyez les conséquences. Nous sommes à l’arrêt. Il n’y a pas que notre société qui se trouve dans cette situation », a expliqué M. Amra, citant d’autres opérateurs de la filière boisson qui pâtissent de cette situation.

On a mis tout le monde dans le même panier.

Actuellement, l’opérateur économique algérien est tenu d’importer lui-même le petit boulon. Ce que le ministre du Commerce est en train de faire c’est une destruction de l’économie algérienne. Du jour au lendemain, on arrête tout. J’en appelle au président de la République afin d’intervenir dans l’immédiat, sinon les conséquences sur l’économie algérienne croyez-moi, seront dramatiques », a-t-il imploré.