Le gouverneur de la banque d’Algérie : «Les banques réticentes à octroyer des crédits» .

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Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Rosthom Fadli, a déploré le fait que les banques demeurent réticentes à octroyer des crédits, déclarant qu’actuellement un peu plus de 1.500 milliards de dinars (15.000 milliards de centimes) en terme de liquidités sont disponibles dans les caisses de la Banque d’Algérie dans une intervention à la première édition du Legal Business Forum, hier, au Centre international des Conférences d’Alger.


S’agissant de l’impact de la guerre entre la Russie et l’Ukraine sur l’économie algérienne, il dira que la Banque d’Algérie a pris ses dispositions ; une cellule de crise a été mise en place et travaille en étroite collaboration avec le ministère des Affaires étrangères, affirmant que «les répercussions du conflit sont nombreuses. Aujourd’hui il n’y a plus de paiement suite à la fermeture du système bancaire Swift qui a conduit à l’arrêt du flux des services, du commerce et des finances avec ces deux pays».


Il expliquera que le système financier international étant géré par les puissances économiques mondiales qui possèdent les plateformes et les systèmes de paiement, ce sont elles qui dictent les lois contre le blanchiment, autrement dit, «une totale dépendance à leur système». Toutefois, sur une potentielle crise du blé, le conférencier dira que les importations de blé de l’Ukraine ne sont pas vraiment importantes.

Il a ajouté que la situation demeure floue et la Banque d’Algérie prendra les mesures nécessaires en fonction du conflit, précisant que «parmi les réserves de change de son institution, la Banque d’Algérie a énormément investi dans la monnaie chinoise dont le rendement est meilleur, d’autant plus que la Chine est notre premier partenaire en terme d’importation».

Au sujet de la réforme bancaire, il a affirmé que celle-ci passera inévitablement par le digital, mettant en avant les mesures prises à ce jour pour la transformation digitale du système bancaire ; toutefois, l’approche commerciale du banking dépendra des banques, il n’existe aucune restriction réglementaire empêchant les banques d’aller vers le client.


Plusieurs hommes d’affaires et chefs d’entreprises publiques et privées ont pris part à la rencontre autour du climat des affaires, l’investissement ou encore la réglementation bancaire en Algérie. Les conférenciers ont souligné l’importance de la stabilité économique, appelant tous les opérateurs et les secteurs économiques à adhérer à la «nouvelle économie» afin de booster la croissance économique du pays.


Ils estiment également que la guerre russo-ukrainienne aura des répercussions sur l’économie algérienne dont plusieurs secteurs seront impactés. Cette première rencontre juridique en Algérie a permis d’identifier les enjeux stratégiques et de bénéficier du regard d’intervenants de référence dans le domaine juridique.Legal Business Forum a pour seul objectif de rassembler les leaders représentant le monde des affaires et du droit, notamment de présenter les enjeux liant le développement de l’entreprise et la réglementation.