En un temps record, l’Algérie est passée du statut de pays importateur à celui de pays exportateur net. C’est dire que le miracle est à portée de main.
L’économie a le vent en poupe en Algérie. Les exportations de services, d’équipements et autres produits du terroir représentent, en définitive, de véritables niches à l’export. Les canalisations, les gaz industriels, l’électroménager, les dattes, l’huile d’olive et autres produits agricoles, semi-agricoles ou mêmes halieutiques, boostés par les récentes mesures incitatives, connaissent un véritable regain d’intérêt de la part des investisseurs.
C’est le cas du projet de la crevette localisé dans la wilaya de Relizane conjointement entre investisseurs algériens et leurs homologues américains.
Samedi dernier a été le théâtre d’une opération, quelque peu, spéciale dans la wilaya de Msila, mais qui a tendance à se généraliser dans plusieurs zones industrielles dans différentes régions du pays. Le coup d’envoi d’une première opération d’exportation de canalisations en fibre de verre vers le Sénégal par la société algérienne « Maghreb Pipe Industries», spécialisée dans la fabrication de systèmes de canalisations en fibre de verre.
Un cortège de 12 camions semi-remorques, chargés d’un volume de canalisations de 1500 mètres, et deux citernes d’une capacité de 100 mètres cubes, a pris la direction du port de Jijel, en vue d’être acheminé vers la capitale sénégalaise, Dakar.
C’est une première pour cette entreprise nationale qui a fourni des efforts importants, afin d’honorer ses engagements et décrocher la certification ISO9001. Mais ce ne sera pas un feu de paille pour autant. Selon les responsables de «Maghreb Pipe Industries » , « cette opération sera le prélude à une série d’autres exportations en direction de pays africains et autres » . L’exemple de cette société de MSila n’est pas isolé et les exemples ne manquent pas, et ont même tendance à proliférer.
Il y a quelques jours seulement, Oran a vu également une autre opération d’exportation de produits fabriqués en Algérie. L’entreprise «RayanOx», spécialisée dans la production des gaz médicaux et industriels, a effectivement procédé à ses premiers pas dans le monde de l’export.
Destinés à la France et l’Italie, pas moins de deux conteneurs citernes (Iso-tank) de plus de 20 tonnes chacun de gaz d’Argon, ont été expédiés via le port d’Oran, par cette jeune société, dont la production est entrée en service en 2001. Dans l’agenda de cette entreprise, d’autres livraisons qui se poursuivront jusqu’au mois de décembre 2023 et pourront même s’élargir à d’autres pays, affirme-t-on du côté des responsables de « RayanOx » .
C’est également le cas de la société algérienne Condor qui vient de réaliser une nouvelle opération d’export assez importante.Dix-huit conteneurs chargés de produits électroménagers du groupe Condor viennent d’être exportés, dimanche dernier, depuis la wilaya de Bordj Bou Arréridj vers la Libye. Il s’agit d’équipements électroménagers, des réfrigérateurs, congélateurs et climatiseurs, visiblement, très prisés sur le marché libyen. Cette opération d’export est estimée à une valeur de 400.000 dollars, apprend-on. Les investissements porteurs de valeurs ajoutées ne manquent pas.
Les perspectives annoncées par le ministre du Commerce, jeudi dernier à l’occasion de l’inauguration d’une nouvelle usine de raffinage d’huile d’une capacité de 400 tonnes, en matière de production d’huile de table, lève le voile sur les ambitions réelles de l’Algérie quant à devenir le premier pays africain dans le domaine. En matière d’industrie, l’exemple du secteur pharmaceutique et paramédical a le vent en poupe, avec des perspectives reluisantes à l’export. Sur un autre registre, il serait utile de citer les gros investissements consentis par les turcs dans le domaine de l’aciérie, avec un volume de 450 millions USD réalisés au courant du premier semestre de l’année 2022, représentant plus de 571.000 tonnes de produits ferreux exportés. De pays importateur, l’Algérie est passée en un temps record à celui d’exportateur net de fer et autres dérivés avec, en sus, des perspectives d’expansion des activités liées à ce secteur d’activités.
Il y a aussi l’exemple de Gica qui a réalisé des performances à l’export avec des volumes de l’ordre de 1,727 million de tonnes de ciment et de clinker en vrac.
Il est à citer aussi cette évolution palpable que vit le secteur de l’export en Algérie, avec une courbe ascendante, en matière de taux de croissance des activités réalisées au cours de ce premier semestre de l’année 2022. Il est indispensable, aujourd’hui, de rappeler au commun des Algériens, cette importante dynamique naissante et, surtout, porteuse de grands espoirs et perspectives en matière d’exportation de produits nationaux. Cela, contrairement aux affirmations et autres analyses erronées qui tendent, sciemment ou inconsciemment, à semer le doute dans les esprits dans le but, Ô combien évident, de saper le moral des troupes.
Au cours de l’année 2021, l’Algérie a amorcé un important virage dans la structuration de son modèle économique. Avec un objectif d’exporter pour 7 milliards de dollars en hors-hydrocarbures à l’échelle de l’année 2022, contre 5 milliards de dollars réalisés en 2021, l’Algérie aspire à un rang majeur à l’échelle de l’Afrique du Nord et du Bassin méditerranéen.
Selon l’expert en commerce extérieur, Ali Bey Nasri «l’Algérie s’approche de 95% de l’objectif fixé en début de l’année 2022, qui est de 7 milliards de dollars.», devait-il préciser sur les ondes de la radio algérienne affirmant qu’elle est «sur la bonne voie». Et d’affirmer que l’Algérie «atteindra les 6 milliards 700 millions de dollars d’exportations hors hydrocarbures, vers la fin de l’année en cours», dira-t-il faisant état d’un excédant important dans la balance commerciale par rapport à l’année dernière, si l’on ajoute les 50 milliards de dollars d’exportations pétrolières.».
Concrètement, avec le développement du secteur des exportations, l’Algérie a réduit sensiblement sa facture des importations. Une baisse ostensible qui passe de 2 mds USD en 2019 à 1,7 md USD en 2020 et 1,2 md USD en 2021, une baisse de 40%. Le président de la République l’avait martelé au cours de ses différentes interventions au courant de l’année écoulée, « 2022 sera l’année de l’économie par excellence » .
Les différentes actions et mesures concédées par le gouvernement, en faveur d’une relance de l’appareil économique, ont finalement porté leurs premiers fruits.
La promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement, la relance d’une multitude de projets d’investissements bloqués, les mesures de lutte contre la bureaucratie, la multiplication des partenariats IDE et les perspectives qu’elles offrent sont le couronnement d’un difficile processus structurel bien ancré dans l’agenda du Président.
Les opérations d’export ont totalisé quelque 25,922 milliards de dollars, au 1er semestre 2022, selon les statistiques des douanes algériennes. Les chiffres montrent une hausse de 48,3%, comparativement à la même période de 2021, avec un volume de 3,507 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures, soit environ la moitié de l’objectif de 2022. L’année 2022 qui n’a pas encore dit son dernier mot, affiche un excédent commercial de +5,689 milliards de dollars, contrairement à 2021 où les résultats affichaient un déficit de -1,348 milliard de dollars, durant la même période.