Dans une correspondance adressée au ministre de l’Industrie pharmaceutique, les opérateurs et entreprises du secteur des équipements médicaux et accessoires orthopédiques, représentés par le Conseil National des Opérateurs des Equipements Médicaux (CNOEM) sous l’égide de l’Union Générale des Commerçants et Artisans Algériens (UGCAA), se sont plaints de difficultés énormes dans leur activité.

Leur carence, selon les rédacteurs de la lettre, date depuis la mise en application des dispositions de la loi 18-11 du 2 juillet 2018 relative à la santé et de l’ordonnance N 0 20-02 du 30 août 2020 modifiant et complétant la loi suscitée.

” Il est à souligner que cet arsenal juridique contraignant pour notre profession n’a jamais fait l’objet d’une consultation ou d’un avis, ne serait-ce qu’à titre consultatif, ce qui aurait évité toute mauvaise interprétation de ces textes, et partant, tout blocage de notre activité”, ont-ils regretté dans leur correspondance, dont des copies ont été remises aux ministères de la Santé et celui du Commerce.

” Il faut préciser que les dispositions de la loi n 18-11 du 02/07/2018 introduisent une grave confusion entre les entreprises spécialisées dans la commercialisation des équipements médicaux et les établissements spécialisés dans le commerce des médicaments puisque l’article 219 de ladite loi les classe ensemble à savoir “établissements pharmaceutiques” “, ont-ils ajouté.

Ils expliquent que cela ” a entraîné notre placement sous la tutelle réglementaire du ministère de l’Industrie pharmaceutique Ils rappellent que ” lors d’une interview récente, le président de la République a fait allusion à cette confusion en demandant aux autorités chargées du secteur de prendre en charge ce problème afin d’éviter des éventuelles pénuries La problématique, pour les opérateurs de fabrication et importation d’équipements médicaux, est que : ” les conditions et obligations imposées par ces deux textes ne s’adressent pas aux entreprises chargées d’importer et de commercialiser les équipements médicaux mais font toujours référence aux médicaments .

Parmi ces conditions objets de confusion, selon eux, figure : l’exigence d’une ” surface de 90 mpour les importateurs et de 300 m2pour les distributeurs, comme pour les grossistes en médicaments; un Pharmacien Directeur Technique alors que les équipements sont installés et maintenus par des ingénieurs et techniciens; un programme prévisionnel d’importations impossibles à prévoir pour les équipements, accessoires et consommables; une attestation de régulation

De ce fait, ils expliquent que “l’équipement médical, scanner, échographe, bloc dentaire, bloc opératoire, stérilisation, équipement de traitement de déchets hospitaliers, anesthésie, réanimation, automate d’analyses et accessoires orthopédiques sont à usage professionnel et utilisés par des spécialistes de haut niveau, médecins spécialistes, chirurgiens, dentistes ou biologistes qui, de ce fait, garantissent l’innocuité vis-à-vis du patient L’installation et la maintenance sont effectuées par des ingénieurs spécialisés et dûment formés spécifiquement.

Les utilisateurs à leur tour bénéficient d’une formation adéquate par les ingénieurs suscités, tâche qu’un pharmacien, compte tenu de son cursus, ne peut assurer.

” A cet effet, nous nous opposons formellement à l’obligation de l’Ordre des Pharmaciens d’imposer un Directeur Technique Pharmacien, avec un salaire élevé fixé par cette organisation, dans le domaine des équipements et appareils orthopédiques “, ont-ils insisté.

Et d’expliquer : ” Il n’est pas dans l’intérêt du pays et de notre jeunesse de favoriser une corporation par rapport à d’autres en imposant une hiérarchisation injuste.

” Ces contraintes et ces lourdes procédures administratives ont poussé nombre de sociétés à arrêter et cesser leurs activités mettant au chômage leur personnel et abandonnant les établissements hospitaliers à leurs problèmes de gestion des équipements “, ont-ils prévenu.

En conséquence , ” nous avons l’honneur de vous demander, Monsieur le Ministre, de nous dispenser des obligations d’un cahier des charges établi pour la gestion des médicaments et qui ne s’appliquent nullement au domaine des équipements médicaux et accessoires orthopédiques, ceci afin d’éviter les entraves et contraintes qui ne font que nuire au bon fonctionnement des services de santé nécessitant ce type de matériel “, ont-ils conclu