Le responsable de l’Observatoire national de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques au ministère de l’Industrie pharmaceutique, M. Reda Belkacemi, a confirmé, jeudi dernier, que le ministère de tutelle a pris des mesures supplémentaires pour augmenter les programmes d’importation et soutenir la production locale d’insuline pour contrer la fluctuation de sa disponibilité sur le marché national.
Lors d’une intervention sur les ondes de la de Radio Chaîne 1, Reda Belkacemi a expliqué que les mesures prises visent à mettre fin à la pénurie et à la fluctuation de l’approvisionnement du marché national, en cette substance vitale. Le porte-parole a poursuivi en précisant que nous consommons environ 2 millions et 400 000 unités d’insuline rapide, et pour éviter la pression sur cette substance, le programme d’importation pour cette année 2022 englobe l’importation de 3 millions d’unités, en plus de la création de l’Observatoire de Veille début 2021, qui regroupe l’ensemble des acteurs sur le terrain, dont des représentants des établissements producteurs et distributeurs, ainsi que les officines pharmaceutiques, en plus de plusieurs secteurs ministériels tels que le ministère de la Défense nationale, les ministères de l’Intérieur et de la Santé, et l’Agence nationale de sécurité sanitaire.

M. Reda Belkacemi a également mis en exergue le rôle de l’Observatoire de Veille dans le suivi de l’approvisionnement du marché en produits pharmaceutiques et médicaments. Car, explique-t-il, il existe une plateforme numérique du ministère de l’Industrie pharmaceutique à travers laquelle il enregistre les déclarations hebdomadaires des institutions pharmaceutiques indiquant le niveau de stock et les quantités distribuées en complément des programmes de contrôle menés par l’Inspection générale du ministère de l’Industrie pharmaceutique ou dans le cadre des commissions mixtes avec le ministère du Commerce.

Ce dernier a, d’ailleurs, récemment nommé un représentant à l’Observatoire de la Veille. L’intervenant a aussi insisté, dans le même contexte, sur la nécessité de l’association des efforts pour produire de l’insuline à l’échelle nationale.
Novo Nordisk pointé du doigt
Rappelons dans ce sens les récents échanges entre le ministère de l’Industrie pharmaceutique et le Laboratoire pharmaceutique «Novo Nordisk», spécialisé, justement, dans la production d’insuline. Ce dernier, après avoir été accusé par le ministre Benbahmed « de vouloir créer des tensions sur le marché algérien pour exercer un certain lobbying et des pressions sur le gouvernement », en provoquant des perturbations sur le marché de l’insuline en Algérie, s’est défendu en « contestant l’intégralité des ces allégations ».

Ce qui a encore poussé le ministère à réagir, en soulignant à travers un communiqué que « les informations de référence du ministère de l’Industrie pharmaceutique ne peuvent être considérées comme de simples allégations, comme l’a décrit la société », rappelant les « violations antérieures » du même laboratoire, à l’image des « procès-verbaux de constat dressés par l’Observatoire national de Veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques, concernant le monopole de fait exercé par « Novo Nordisk » spécialisé dans les traitements contre le diabète, selon le communiqué du ministère.

Et, au sujet du « monopole de fait » exercé sur un produit aussi sensible que l’insuline, « un premier avertissement officiel a été adressé par l’Inspection générale du ministère au Groupe pharmaceutique, en date du 31 janvier 2022 », note le même communiqué. Le Laboratoire en question cherche à « créer des activités de lobbying pour ses propres intérêts et aussi en vue de retarder son partenariat avec le Groupe Saidal », accuse encore le ministère de l’Industrie pharmaceutique, ajoutant que des « avertissements ont été adressés à cette entreprise en convoquant, plusieurs fois, ses responsables au siège du ministère », allant jusqu’à proposer de les mettre à l’amende. Toujours selon la même source, le Laboratoire danois « n’a pas honoré ses engagements depuis 23 ans pour démarrer la production d’insuline en Algérie.

« Malgré les différentes réunions organisées par le ministère et le Groupe Saidal avec les responsables du Laboratoire danois, le projet a capoté en raison des exigences inacceptables, aussi bien sur le plan légal qu’économique du partenaire étranger comme la majorité des parts d’actions », relève le communiqué du ministère.

Indiquant que « toutes les mesures seront prises contre toute partie qui utiliserait la diffamation, la calomnie, la manipulation de l’opinion publique et la pression d’une manière contraire aux intérêts de l’économie nationale ».

Pour mémoire également, le Président Tebboune avait lors de son dernier entretien avec les médias locaux, dans la soirée du samedi 23 avril, déclaré qu’il avait instruit l’Inspection générale de la présidence de la République d’enquêter sur les raisons de la pénurie de certains médicaments.