Les familles des malades souffrant de cancer ont lancé un nouvel appel de détresse urgent au ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid sur la situation dramatique que vivent actuellement les malades qui suivent une chimiothérapie au niveau des centres spécialisés des différentes wilayas.

Cet appel concerne la pénurie des traitements injectables d’immunothérapie qui connaissent un véritable manque au grand désespoir des cancéreux et de leurs familles.

Ces dernières ont également souligné qu’à cause de la pénurie des injections nécessaires pour la chimiothérapie, certains d’entre eux ont été obligés de reporter la date du traitement vital, ce qui a eu  « un impact négatif sur la réussite de leur traitement et généré des complications sur leur état de santé », affirme leurs proches dans une déclaration au journal arabophone El Khabar.

La grande crainte des familles des malades atteints de cancer est que le manque et la pénurie de fournitures de ce type d’injection d’immunothérapie au niveau des pharmacies des établissements hospitaliers, qui sévissent depuis mai dernier, retarderont la prise en charge efficace des cancéreux, sachant que ces injections doivent être utilisées toutes les 48 heures de chimiothérapie et le cycle est renouvelé tous les 15 ou 21 jours selon l’âge.

En effet, les injections d’immunothérapie aident à rétablir l’équilibre du système immunitaire et assurer la stabilité des organes vitaux du corps. Mais le manque de disponibilité de ces injections a obligé beaucoup de cancéreux à recourir aux services onéreux des cliniques privées. Pour certains, faute d’injections, leurs rendez-vous de chimiothérapie ont été inévitablement reportés.

Il est également soulevé la problématique de l’augmentation vertigineuse du prix des injections ramenées par des particuliers de l’étranger, affirmant que le prix d’une seule injection est de 15 000 dinars pièce, alors qu’en fait, le prix sur le marché local ne dépasse pas 7 000 dinars. Beaucoup de malades et leurs proches n’ont pas les moyens financiers pour faire face à de telles dépenses, ce qui aggrave encore plus leur état de santé moral et physique.

Pour rappel, le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid avait récemment annoncé, lors de l’inauguration à l’hôpital de Bab El Oued d’un service spécialement dédié à la prise en charge des enfants cancéreux, la prise en charge des malades atteints de cancer en Algérie est un des dossiers prioritaires sur lequel travaille son département.

Le ministre de la Santé s’est aussi engagé à déployer tous les efforts afin de garantir la disponibilité des médicaments nécessaires pour les protocoles thérapeutiques d’oncologie.

De son côté, le Directeur général de la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), Ali Aoun, avait annoncé à la fin du mois de juin l’acquisition de 100 médicaments sur 126 destinés à traiter les patients atteints de plusieurs types de cancer dans les hôpitaux.

Ajoutant que le reste des médicaments sera acquis d’ici la fin de l’année ou le début de la nouvelle. De son côté, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, avait également annoncé l’entrée en service, dès le mois de juillet dernier, de cinq unités de production de médicaments anticancéreux au niveau national.

L’objectif à moyen terme et que ces unités de production de médicaments anticancéreux permettront, d’ici 2024, de répondre aux besoins du marché national dans le domaine du traitement du cancer.