La fabrication locale des médicaments anticancer prend graduellement forme, grâce au lancement de plusieurs projets en la matière. Des projets qui se veulent nécessaires pour accompagner les plans nationaux de lutte contre les maladies cancéreuses. Mais aussi une alternative permettant de réduire la facture d’importation des produits pharmaceutiques y afférente.
C’est toute une dynamique qui se met en place faisant suite à la volonté du gouvernement et ce, dans le souci d’améliorer la prise en charge des cancéreux, dont le nombre ne cesse d’accroire d’année en année.
Ainsi, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed, cité par l’APS, souligne que l’année 2022 sera celle de l’oncologie à la faveur de la mise en service de 10 projets ayant trait à la fabrication de produits anticancéreux. Ils permettront, de la sorte, de garantir, à partir de 2023, une fabrication locale « de tous les produits introduits dans les soins oncologiques», précise-t-il.
Une démarche à laquelle de nombreux laboratoires pharmaceutiques ont adhéré et affirment la mise en branle de leurs unités de production d’ici la fin de l’année en cours. Un engagement qui vise à satisfaire la demande grandissante du marché national et à parer à une perturbation incessante de l’approvisionnement de la pharmacie centrale deshôpitaux (PCH) en ces produits indispensables pour le traitement oncologique.
Le laboratoire privé Frater-Razes, situé à Baba Hassan, affiche ses ambitions quant à l’élargissement de l’éventail de ses produits.
Après plus de quatre ans d’expérience dans la fabrication du médicament de traitement du cancer des os, ledit laboratoire entend se lancer, dès 2023, dans celle des produits génériques relatifs au traitement oncologique. Ils seront disponibles sous les deux formes sèche et liquide, assure le laboratoire.
Saidal s’allie avec le sud-coréen CKD Otto De son côté, le laboratoire Orion Lab, implanté à Oran sur une superficie de 5000 m2,prévoit la production de 70 médicaments génériques, dont les premiers produits, en forme sèche, ont été mis sur le marché en mars dernier, en attendant de lancer la forme liquide à compter du 3e trimestre. Orion Lab assure qu’il ne s’agit pas d’une seule mise sous emballage, mais d’une production assurée localement, de bout en bout.
Dans la même dynamique pharmaceutique, les laboratoires El Kendi envisagent, eux aussi, d’entreprendre des projets dans ce sens.
Il est question d’une nouvelle usine qui sera dotée d’une technologie de pointe avec une valeur ajoutée au profit du marché national. Le groupe public Saidal n’est pas en reste de cette dynamique et étend son activité en lançant des unités de production des médicaments anticancéreux à Cherchell, à Constantine et à El Harrach. Ces unités viennent ainsi en appoint au partenariat conclu, en 2020, entre le groupe Saidal et son homologue sud-coréen CKD Otto.