Le parc national d’usines de dessalement d’eau de mer va s’enrichir d’ici la fin de l’année de deux nouvelles unités, dont la production sera entièrement consacrée à l’alimentation en eau potable (AEP) du Grand-Alger, en proie ces deux dernières années à un déficit accrue de l’offre. Une bouffée d’oxygène pour les populations concernées soumises à un régime drastique de la distribution.
Les projets de réalisation de la station de dessalement dans la commune d’El Marsa (wilaya d’Alger) et celle de Corso, dans la wilaya de Boumerdès, ont fait l’objet tour à tour d’une visite d’inspection lundi dernier par le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni, ainsi que le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, accompagnés du wali d’Alger Ahmed Mabed. Concernant la station d’El Marsa supervisée par la société Cosider Canalisation, le ministre de l’Energie a indiqué sur place qu’il souhaiterait qu’elle soit mise en production dans les délais prévus, <<soit au début de juillet prochain», a-t-il dit. Quant à la station de Corso, en cours de réalisation par la Société nationale de génie civil et GCB relevant du groupe Sonatrach, sa capacité de production est de 80 000 m3/j. Sa mise en service est prévue pour la fin de l’année en cours selon les estimations du ministre des Ressources en eau.
Notons qu’auparavant, les deux ministres se sont rendus dans la commune de Bordj El Kiffan (Bateau cassé) où est implantée une station de dessalement d’une capacité de production quotidienne de 10 150 m3 entrée en production au début de ce mois d’avril. A cette occasion, Arkab a salué les efforts de Cosider Canalisation, la société de réalisation de ce projet. «Une entreprise nationale qui a pu mettre la station en production dans un court laps de temps en coordination avec la Société algérienne de l’énergie et une main d’œuvre exclusivement algérienne, qui a su maîtriser cette technologie», souligne Mohamed Arkab, dans ce compte rendu de la Chaîne III de la Radio algérienne.
Ainsi la station de Bateau cassé et celles d’El Marsa et de Corso, qui seront mises en service avant la fin de l’année, vont à elles trois produire 150 000 m3 par jour, a précisé le ministre de l’Energie au micro de la radio publique. De son côté, le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique a indiqué que le taux de production totale d’eau potable à partir d’eau de mer «dépassera les 60% après la mise en service des stations d’El Marsa et de Corso. Ainsi nous pourrons nous en contenter pour assurer en partie l’AEP de la wilaya d’Alger, des barrages Keddara et Douéra, et de ne plus recourir donc aux apports des eaux des barrages de Taksebt (Tizi-Ouzou), Koudiat Asserdoune (Bouira) et Gherib (Aïn Defla). Par ricochet, les eaux de ces ouvrages seront transférées vers d’autres wilayas limitrophes».
Le ministre des Ressources hydriques a enfin indiqué qu’il reste convaincu que «la sécurité hydrique du pays passe par le dessalement de l’eau de mer». C’est d’ailleurs ce que partagent de nombreux experts en matière d’AEP mais ils déplorent que la production des usines de dessalement n’est jamais à son maximum. Un constat qui mérite débat.