La Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) aux journaux El Moudjahid et Ech Chaab, l’avis d’attribution provisoire des marchés de l’appel d’offres national et international n° 07/2021 du 1er septembre 2021, après étude des recours introduits par les laboratoires suite à la première attribution provisoire datant du 7 avril dernier, dont près de 80% des produits ont été déclarés infructueux, soit 447 produits sur un total de 552 médicaments enregistrés.

Cette deuxième publication comporte également une liste des produits infructueux, soit plus de la moitié (287 produits) de la dernière liste publiée le 7 avril, qui viennent d’être attribués (160 produits). Ce sont pour la majorité des médicaments essentiels utilisés en milieu hospitalier, et la forme injectable aux différents dosages figure en tête. De nombreux produits utilisés en oncologie de différentes DCI et aux dosages multiples sont sur cette liste, dont les anticancéreux utilisés dans le traitement des cancers toutes localisations confondues et les cancers pédiatriques.

D’ailleurs, ces produits, dont les coûts sont dérisoires, étaient en rupture de stock durant toute l’année 2021. Il s’agit du Méthotrexate à tous les dosages, l’Asparaginase, Vincristine, la Cytarabine, l’Aracytine, des produits indiqués dans le traitement des leucémies, tumeurs du cerveau, cancer des os et les lymphomes chez les enfants, dont la demande d’hospitalisation est actuellement en hausse.

Des produits de chimiothérapie de base, nécessaires notamment en association avec d’autres médicaments, ne sont pas également attribués, comme la Carboplatine, Cisplatine, Doxorubicine, Docetaxel, etc. Les anxiolytiques sous différentes formes et dosages sont également concernés par cette infructuosité.

Ce qui devrait mettre en difficulté de nombreux services à prodiguer des soins. Il en est de même pour d’autres thérapeutiques indiquées dans la prise en charge de certaines maladies cardiovasculaires, ophtalmiques et psychiatriques. Les médicaments de la classe des anxiolytiques sont également infructueux sous toutes les formes: gouttes, comprimés et injectable, ainsi que l’adrénaline injectable (anesthésiques).

Les antibiotiques injectables sont tout autant concernés et la liste est longue.

Le groupe Saidal s’est vu par contre attribué, outre les autres classes thérapeutiques, un seul produit d’oncologie à deux dosages sur six médicaments soumis à l’appel d’offres. Par ailleurs, sur les 160 produits attribués dans ce dernier avis, l’on retrouve les nouveaux biosimilaires récemment enregistrés par l’Agence nationale des produits pharmaceutiques à la demande de la PCH, sachant que le budget de cette dernière est majoritairement absorbé par ces thérapeutiques de dernière génération.

Ce qui a favorisé la baisse des prix et une économie substantielle sur la facture à l’importation.

Des médicaments inscrits dans la classe oncologie, qui étaient importés puis transférées à la fabrication locale, ont également été déclarés infructueux dans le premier avis du 7 avril. Ce qui permet également une économie prévisionnelle de près de 50% de la facture à l’importation.

La commission chargée de l’étude des recours a aussi attribué le marché de l’appel d’offres pour les médicaments, comme les dérivés plasmatiques indiqués dans le traitement de l’hémophilie A et B, qui connaissent une tension mondiale, ainsi que le médicament préconisé dans le traitement de la sclérose en plaques, que nous avons signalé dans notre article du 10 avril dernier.

La PCH tient à préciser dans l’avis publié également sur le bulletin officiel des marchés de l’opérateur public (Bomop) que «la procédure d’évaluation des offres a été faite conformément aux critères fixés dans le cahier des charges qui a abouti à ces résultats», lit-on dans l’avis.

Pour de plus amples informations et des explications à ce propos, nous nous sommes approchés de la direction générale de la Pharmacie centrale des hôpitaux, mais en vain. Le directeur général, Ali Aoun, nous a fait savoir qu’il ne serait pas disponible pour s’entretenir avec nous.