Dans son face-à-face avec les représentants de la presse nationale, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est montré intransigeant avec les faux exportateurs de produits alimentaires.
Revenant sur l’interdiction de l’exportation de ces produits, il a, en effet, affirmé que la décision d’interdire l’exportation de plusieurs produits de large consommation, dont la matière première est importée par le pays «n’est pas désavantageuse pour les opérateurs économiques, mais vient pour protéger la subsistance quotidienne du citoyen», notamment dans le contexte du phénomène de la contrebande qui épuise <le tiers des importations du pays en produits alimentaires».
Une sentence qui sonne le glas d’une pratique qui consiste à importer en devise forte, bien plus que nécessaire pour réexporter une bonne partie en conservant une part des revenus des fausses exportations. Des produits comme le sucre ou l’huile ont fait l’objet durant des décennies de ce stratagème qui pompe les réserves de change du pays sans apporter une réelle valeur ajoutée à l’économie nationale. Le président de la République a alors évoqué les efforts consentis par l’Etat pour faire face à la flambée des cours des produits alimentaires sur les marchés internationaux.
Il a fait valoir les missions régaliennes de l’Etat et a rappelé la décision d’accorder l’exclusivité d’importation de ces produits aux instances publiques et d’exclure les importateurs privés, l’objectif étant d’assurer ces produits au citoyen à des prix raisonnables. Pour rappel, le 13 mars dernier, la présidence de la République avait indiqué avoir interdit l’exportation de produits alimentaires de grande consommation transformés localement avec des matières premières importées.
L’agriculture a cette formidable capacité de renforcer la résilience de l’Algérie face aux crises, a soutenu le président Tebboune, lui, qui avait, déjà en 2020, salué les agriculteurs qui avaient pu alimenter le marché national en denrées suffisantes et à des prix raisonnables, au plus fort de la crise sanitaire de Covid-19.
Le président. Abdelmadjid Tebboune a, ainsi, lors de sa rencontre avec les journalistes venus l’interviewer, mis en avant l’importance d’augmenter la production nationale des produits agricoles, notamment les céréales. Il a indiqué que «la solution radicale face à l’envolée des cours des produits alimentaires et à leur pénurie sur les marchés internationaux est de renforcer la production nationale». Il a, par ailleurs, rappelé les incitations décidées par l’Etat au profit des producteurs, y compris le financement des projets à hauteur de 90%. Une démarche qui renseigne sur l’importance qu’accorde l’Etat au renforcement de l’appareil de production nationale.
Dans tous les cas, il s’agit encore une fois de s’affranchir de la dépendance aux importations, a réitéré le président de la République qui a enfin annoncé la nouvelle loi sur l’investissement, dont prendra connaissance, dans un mois, le Conseil des ministres.
L’année 2022 se veut une «année économique par excellence» grâce aux nombreuses facilitations accordées dans le domaine économique et en faveur de l’investissement,a souligné Abdelmadjid Tebboune qui a rappelé la levée des obstacles sur plus de 800 projets sur 900 projets d’investissement gelés», avec à la clé la création de 52.000 emplois, «un miracle» a dit le chef de l’Etat qui a évoqué la préparation d’une loi de finances complémentaire pour l’exercice 2022 en vue de prendre en charge les dépenses supplémentaires inscrites au titre de l’exercice en cours.