Surnommé, «l’Homme remède», Ali Aoun a été rappelé, en avril dernier, par les hautes autorités du pays pour mettre de l’ordre dans une institution hautement sensible, la Pharmacie centrale des hôpitaux. Ali Aoun n’est pas seulement un manager hors-pair, il est connu aussi pour être un personnage inflexible quand il s’agit de défendre l’intérêt national. Dans cet entretien, il nous parle  « des zones d’ombre» du médicament, des torpilles des laboratoires étrangers, de la production nationale, ainsi que des projections de la PCH dans l’industrie pharmaceutique…

L’Expression: Monsieur le directeur, beaucoup de dires et d’écrits au sujet de la rupture des médicaments au niveau des hôpitaux. Pouvez-vous nous dresser un état des lieux?

Ali Aoun:À la seconde où je vous parle (hier, samedi 11 juin 2022), on arrive sur une rupture mais qui est en cours et arrive dans le cadre d’un appel d’offre, de 38 produits, je souligne 38 produits et qui ne sont pas des produits essentiels, qui ne concernent pas des pathologies lourdes.

C’est pour ça que je profite de ce passage pour tranquilliser tout le monde. Il y a eu des retards qu’on assume, il y a eu des ruptures qu’on assume, mais nous ne sommes pas restés les bras croisés. Des mesures adéquates ont été prises de telle manière à ce que cette question de pénuries soit réglée définitivement d’ici la fin de juillet prochain, sauf accident majeur, car quand vous dépendez des importations tout est possible. En ce qui nous concerne, nous avons passé les commandes, signé les bons de commande et signé les contrats avec les fournisseurs retenus à travers l’appel d’offre. Je rassure les malades que nous faisons le maximum pour combler Surnommé, «<l’Homme remède», Ali Aoun a été rappelé, en avril dernier, par les hautes autorités du pays pour mettre de l’ordre dans une institution hautement sensible, la Pharmacie centrale des hôpitaux.

Ali Aoun n’est pas seulement un manager hors-pair, il est connu aussi pour être un personnage inflexible quand il s’agit de défendre l’intérêt national. Dans cet entretien, il nous parle  « des zones d’ombre» du médicament, des torpilles des laboratoires étrangers, de la production nationale, ainsi que des projections de la PCH dans l’industrie pharmaceutique…

L’Expression: Monsieur le directeur, beaucoup de dires et d’écrits au sujet de la rupture des médicaments au niveau des hôpitaux. Pouvez-vous nous dresser un état des lieux?

Ali Aoun:À la seconde où je vous parle (hier, samedi 11 juin 2022), on arrive sur une rupture mais qui est en cours et arrive dans le cadre d’un appel d’offre, de 38 produits, je souligne 38 produits et qui ne sont pas des produits essentiels, qui ne concernent pas des pathologies lourdes.

C’est pour ça que je profite de ce passage pour tranquilliser tout le monde. Il y a eu des retards qu’on assume, il y a eu des ruptures qu’on assume, mais nous ne sommes pas restés les bras croisés. Des mesures adéquates ont été prises de telle manière à ce que cette question de pénuries soit réglée définitivement d’ici la fin de juillet prochain, sauf accident majeur, car quand vous dépendez des importations tout est possible. En ce qui nous concerne, nous avons passé les commandes, signé les bons de commande et signé les contrats avec les fournisseurs retenus à travers l’appel d’offre. Je rassure les malades que nous faisons le maximum pour combler tout ce qui a été accusé comme retard.

Comment allez-vous faire pour honorer tous ces engagements. La PCH a-t-elle suffisamment d’argent?

Je le dis et je le confirme, les ressources existent. Nous avons eu l’argent que nous avons demandé au niveau du Conseil interministériel qui s’est tenu le 30 avril dernier durant lequel on a d’ailleurs réclamé le recouvrement des créances que nous détenons sur les hôpitaux.

Quel est le montant de ces créances?

Elles étaient de 220 milliards de dinars. Je vous signale que ce montant ne date pas d’aujourd’hui, mais c’est un cumul depuis 2017. Dieu merci, les choses sont rentrées dans l’ordre, aujourd’hui.

Nous avons eu le déblocage des montants qui nous permettent de couvrir toutes les commandes qu’on va faire et qui nous permettent de couvrir le fonctionnement de la PCH. Il faut savoir que la PCH ne fait pas de bénéfices. Nous ne sommes pas une entreprise de production. Nous avons le budget alloué par le Trésor public que nous utilisons dans sa totalité pour importer des médicaments ou les acheter localement de telle sorte à couvrir les besoins de nos hôpitaux.

Quelle explication donnez-vous à ces attaques récurrentes ciblant la PCH à chaque rupture d’un médicament?

Je saisis cette occasion pour dire que la PCH n’est pas une entreprise privatisable. C’est le bras réalisateur de la politique de la santé et de la médecine gratuite du gouvernement dans notre pays. Nous dépendons du ministère de la Santé qui édicte la feuille de route que doit suivre la PCH et nous l’appliquons à la lettre. Ce sont des sommes colossales qui sont dépensées pour assurer l’approvisionnement du médicament aux institutions hospitalières.

Mais au-delà, il y a ce problème des avis d’appels d’offres….?

Ce n’est pas un problème mais c’est devenu un feuilleton à plusieurs épisodes. Il faut savoir que la PCH est une institution étatique qui vit avec l’argent du Trésor public et ceci dans le cadre d’une politique de l’État algérien pour assurer une médecine gratuite. Pour répondre à cette mission, nous lançons chaque année un appel d’offre national et international. L’appel d’offre sa définition est très claire, c’est pour mettre en concurrence des fournisseurs éventuels pour faire bénéficier le pays de cette concurrence. Malheureusement pour cette année 2021, l’appel d’offre a été lancé en septembre 2021, donc très en retard et il a pris sept mois d’exploitation pour arriver à un appel d’offre pratiquement à 80% d’infructuosité. Je suis en train de me poser la question depuis que je suis à la tête de la PCH, pourquoi cet état des choses et est-ce que cette situation n’est pas voulue! Arrivé à la tête de la PCH en avril dernier, j’ai accéléré l’exploitation, donc on a diffusé l’attribution et il y a eu des infructuosités, ce qui est une chose tout à fait normale quand on lance un appel d’offre mais l’infructuosité était importante. Durant les recours on a repêché pratiquement 400 soumissionnaires pour de petites bagatelles (documents, enregistrement…). Ces recours ont été étudiés, traités et certains validés par la commission interne des marchés et c’est ainsi que nous sommes arrivés à un certain équilibre du point de vue attribution, de manière claire et transparente.

Il faut savoir que l’infructuosité n’est pas aussi alarmante comme le disent certains. Il y a certains laboratoires qui n’ont pas soumissionné pour certains médicaments. Donc on ne va pas inventer des labos pour ces produits quand même! Durant le mois de Ramadhan, nous avons identifié, 77 produits en rupture et de ces 77 produits, les gens n’ont pas tenu compte des stocks que nous avons (des stocks d’un mois, de dix jours, de cinq jours etc.), pour ainsi dire qu’il n’y a pas de rupture totale. Ils n’ont pas tenu compte aussi de l’opération en cours, c’est-à-dire des produits qui sont en commande.

Cette question n’a jamais été posée: la PCH a-t-elle le droit d’investir dans le médicament?

Effectivement, les gens oublient que la PCH est une Epic (entreprise publique à caractère industriel et commercial) mais malheureusement depuis sa création en 1994, on a priorisé l’importation, l’achat et la revente, comme je le dis souvent nous sommes dans une grande supérette où les fournisseurs viennent faire leur marché. avec des caddys. Ça doit s’arrêter. Nous avons décidé au niveau du conseil de coordination de l’entreprise de mettre un pays dans la production et nous avons déjà lancé des études pour trois produits qui sont nécessaires aux hôpitaux; les solutés massifs, fil chirurgical et j’en passe…je considère que les solutés sont un produit de guerre. Il y a des moments où l’on arrive à des ruptures malgré les efforts fournis par IMC et Saidal.

Dès l’année prochaine, une partie de notre travail sera consacrée à l’investissement et rien ne nous l’interdit.

Abordant le problème des ruptures en avril dernier avec les médias nationaux, le président de la République a affirmé qu’il a délégué 17 inspecteurs…

C’est une très bonne décision. Il fallait voir exactement ce qui se passe dans ce secteur pour ensuite prendre des mesures correctives. Il y a beaucoup de problèmes effectivement. Il n’y a pas que la question des ruptures au niveau des hôpitaux. Posons-nous la question sur le nombre de médicaments en rupture dans les officines? On parle encore d’une rupture de 200 produits au niveau des officines! Alors que l’État s’investit au maximum dans ce secteur, facilité au maximum pour tous les opérateurs et malgré cela, il y a encore des défaillances.

J’espère que les recommandations de l’inspection de Monsieur le président de la République qui a été faite dans ce secteur va aboutir à corriger. L’inspection n’est pas nécessairement faite pour sanctionner mais c’est pour corriger. Ne nous cachons pas la vérité: il y a beaucoup de lacunes et on ne gère pas ce secteur par des mensonges.

Il faut être transparents. C’est que nous essayons de faire au niveau de la PCH pour qu’il n’y ait pas de spéculation.

Cette question n’a jamais été posée: la PCH a-t-elle le droit d’investir dans le médicament?

Effectivement, les gens oublient que la PCH est une Epic (entreprise publique à caractère industriel et commercial) mais malheureusement depuis sa création en 1994, on a priorisé l’importation, l’achat et la revente, comme je le dis souvent nous sommes dans une grande supérette où les fournisseurs viennent faire leur marché. avec des caddys. Ça doit s’arrêter.

Nous avons décidé au niveau du conseil de coordination de l’entreprise de mettre un pays dans la production et nous avons déjà lancé des études pour trois produits qui sont nécessaires aux hôpitaux; les solutés massifs, fil chirurgical et j’en passe…je considère que les solutés sont un produit de guerre. Il y a des moments où l’on arrive à des ruptures malgré les efforts fournis par IMC et Saidal. Dès l’année prochaine, une partie de notre travail sera consacrée à l’investissement et rien ne nous l’interdit.

Abordant le problème des ruptures en avril dernier avec les médias nationaux, le président de la République a affirmé qu’il a délégué 17 inspecteurs…

C’est une très bonne décision. Il fallait voir exactement ce qui se passe dans ce secteur pour ensuite prendre des mesures correctives. Il y a beaucoup de problèmes effectivement. Il n’y a pas que la question des ruptures au niveau des hôpitaux. Posons-nous la question sur le nombre de médicaments en rupture dans les officines? On parle encore d’une rupture de 200 produits au niveau des officines! Alors que l’État s’investit au maximum dans ce secteur, facilité au maximum pour tous les opérateurs et malgré cela, il y a encore des défaillances. J’espère que les recommandations de l’inspection de Monsieur le président de la République qui a été faite dans ce secteur va aboutir à corriger. L’inspection n’est pas nécessairement faite pour sanctionner mais c’est pour corriger.

Ne nous cachons pas la vérité: il y a beaucoup de lacunes et on ne gère pas ce secteur par des mensonges. Il faut être transparents. C’est que nous essayons de faire au niveau de la PCH pour qu’il n’y ait pas de spéculation.

la PCH importe une molécule innovante, la procédure est connue, il n’a qu’ à faire le forcing dans le cadre de la réglementation pour enregistrer cette molécule au niveau national et il y a des commissions spécialisées pour définir si cette molécule apporte un plus ou non.

La production nationale arrive-t-elle à se placer dans le marché algérien très convoité par des «mastodontes » du médicament?

Si on peut faire une photo de l’actuelle production locale pour les besoins hospitaliers qui ne dépasse pas les 20 à 25%. Il ne faut pas confondre entre l’hospitalier et l’officine. Ce sont deux domaines différents parce que le conditionnement n’est pas le même, les dosages ne sont pas les mêmes… Sur ces 20 à 25% des besoins des hôpitaux, il y a 9% de produits qui sont importés d’une manière indirecte et conditionnés sur place mais qui donne quand même une valeur ajoutée.

Par ailleurs, je crois savoir que les producteurs nationaux commencent à s’intéresser à la gamme hospitalière, car elle est plus facile à produire du point de vue conditionnement.

Pour terminer, êtes-vous optimiste M. Aoun?

Je suis très optimiste, car il y a une volonté politique manifestée à plusieurs reprises et de manière franche par les hautes autorités du pays à leur tête le président de La République.

Je le dis sincèrement que si du temps de Saidal on avait cet appui politique dont on bénéficie aujourd’hui le secteur, on aurait fait de Saidal un laboratoire de niveau international.